Correspondance avec Marie-Lazarus

Ma soeur,
Je suis convoquée à une réunion du collège de l'Eglise mais j'en ignore les raisons. En savez vous plus que moi ? Dois-je m'entretenir avec vous avant ? Je vous remercie d'avance de me tenir au courant.
Que la Lumière vous garde.
Soeur Telyshka.

Chère Telyshka,

J'ai également reçu la convocation du Collège faisant cas précis de votre nom, et bien que je ressente une grande défiance vis-à-vis de l'ordre du jour, je n'en connais pour autant pas la teneur. Toutefois au vue des mises en garde émises par la Grande Prêtresse Rémar lors de sa visite à Dalaran, nous ne pouvions que nous attendre à ce genre de conjuration. Avec tant d'incertitude je ne peux que vous conseiller de faire le vide dans votre esprit et de vous préparer avec sérénité. Laissez de côté l'impertinence et l'outrecuidance qui fait d'ordinaire votre superbe, et présentez vous dans votre plus humble disposition. Je prie la Lumière pour qu'Elle garde en sa protection votre destin, et je vous transmet tout le courage qu'il faudra en l'attente de cette épreuve.

Bien à vous,
Marie-Lazarus

Chère Sœur,

Vos paroles sont comme toujours pleine de sagesse. Il est en effet peu probable que l’Évêque Bordian me convoque pour me féliciter de mes initiatives concernant la Paix mais plus certainement pour se débarrasser de sa principale opposante. Sa décision est sans doute prise de profiter de ce collège pour m’excommunier pour hérésie et ainsi étendre encore un peu plus son pouvoir sur notre Église. D’après certains, la Grande Prêtresse Rémar serait allée elle-même s’assurer que la Chancellerie soutienne mon élimination, un soutien qu’elle n’a certainement pas eu beaucoup de peine à obtenir.

Comme vous me le conseillez, je devrais probablement baisser humblement la tête, faire acte de repentance et faire mon autocritique publique. Ainsi de manière unanime le collège pourrait me condamner et, avec toute la compassion qui l’anime, l’Évêque Bordian pourrait me libérer de ma trop lourde charge de prêtresse.

Je suis malheureusement une Von Tarkin et il n’est pas dans ma nature de me soumettre sans combattre. Ce combat je le mènerai. Je le mènerai pour la Lumière, pour notre Église et pour tous les croyants qui se reconnaissent dans le courant de pensée que je représente

Vos prières me vont droit au cœur et quoi qu’il arrive dans la bataille qui s’annonce sachez que vous garderez toujours mon respect.

Que la Lumière vous garde,

Sœur Telyshka

Ma sœur,

Avant que vous ne vous rendiez à l’Abbaye du Comté du Nord, je voulais vous informer avant tout le monde que je ne me rendrai pas à la convocation du Collège de l’Église. Le Grand Prêtre Rohan m’a en effet formellement interdit de m’y rendre. Je crois que notre supérieur souhaite ainsi me protéger mais je pense aussi qu’il n’a pas apprécié qu’un membre de son clergé soit convoqué par le Collège sans la moindre raison apparente et sans qu’il en soit informé.

Par ce refus il tient certainement à rappeler à ses frères et sœurs humains du Collège que les « Terres Naines » ont leur fonctionnement propre, que les décisions du Collège n’y sont pas contraignantes, et que lui seul en demeure le Haut-Prélat. Certainement qu’il compte sur vous, sa représentante au sein du Collège, pour rappeler à ses frères et sœurs qu’il n’acceptera pas la moindre ingérence du diocèse de Hurlevent à Khaz Modan.

Je prie pour que le Collège comprenne que, dans Azeroth comme dans notre Église, la paix est toujours préférable à la guerre.

Que la Lumière vous accompagne.

Sœur Telyshka

Chère Révérende-Mère,

J’aurai aimé pouvoir encore vous appeler ma Sœur mais malheureusement je n’en ai plus le droit. J’ai bien conscience qu’une hérétique ne peut plus être votre Sœur. Sachez cependant que cela me brise le cœur. Pardonnez-moi également de n’être pas revenue plus tôt vers vous, mais je devais attendre de savoir comment toute cette affaire allait finir avant de vous répondre.

En effet, jusqu’au dernier moment je pensais que notre Église allait se rendre compte que bannir une de ses plus fervente prêtresse pour des raisons bassement politique la conduirait vers les ténèbres. Je pensais que le Saint-Office de la Foi casserait ce simulacre de justice qu’a été mon procès. Que le Père Brunnus, pointerait que tout avait été mis en œuvre pour empêcher un procès juste et impartial. Que les chefs d’inculpation ne m’avaient pas été signifiés à l’avance pour m’empêcher de préparer une défense, qu’aucune défense ne m’avait d’ailleurs été offerte, qu’aucune enquête sérieuse n’avait été diligentée (sinon je n’aurais pas été condamnée pour la mort de la  bien vivante prêtresse Inanna), que le collège était à la fois juge et procureur, que le collège était composé dans sa quasi-totalité de prélats ayant voté contre moi au dernier conclave et de ce fait ne pouvait se déclarer indépendant, que le verdict avait été décidé avant même la réunion du collège.

Je sais que vous m’avez défendu comme vous l’avez pu ce jour-là. Je sais aussi ce que peut-être la pression collective et que vous n’aviez pas d’autre choix de vous soumettre. Vous risquiez vous aussi d’être mise sur le banc des accusés pour avoir été mon amie et une émissaire active de l’Alliance lors de la conférence pour la Paix.

Malheureusement le père Brunnus est un lâche. Il a préféré négocier avec la Grande-Prêtresse Remard et accepter une belle et douce position au soleil de Comté-du-Nord plutôt que ce se battre pour la justice. J’ai été contrainte de quitter notre église.

Mais, soyez en sure, je continuerai de servir la Lumière dans le respect, la ténacité et la compassion, et lorsque notre Église sera nettoyée de sa corruption, je reprendrai ma place à vos côtés.

Que la Lumière vous protège mon amie,

Sœur Telyshka