Soeur Inannä Sol'Arÿn, la Sin'dorei pacifiste

Inannä a écrit:Cher journal, mon nom est Inannä Sol'Arÿn Heurtesoleil, je suis née il y a 223 ans quelque part en Quel'Thalas, à peu près en même temps que la naissance du Royaume humain de Lordaeron. Tout ce que je sais à propos de ma naissance, c'est que je suis une enfant trouvée, j'ignore tout de mes aïeux. Tout ce qui me reste de mes origines, c'est cette longue cape capuchonnée, en velours de couleurs bleu et gris... similaire à celles que portaient jadis les grandes prêtresses d'Elune. Pourquoi ? A-t-elle appartenu à des ancêtres, de la famille éloignée ? Je ne sais pas. Mais c'est peut-être l'une des raisons qui me poussent à t'écrire cher journal. Il y a certaines choses dans mon existence que personne autour de moi ne pourrait comprendre.

J'étais enveloppée dans cette étoffe, déposée soigneusement au fond d'un berceau en acajou richement sculpté, quand on m'a retrouvée, sur le pas de la porte d'une riche propriété des Bois des Chants-Eternels. Une merveilleuse haute-elfe, aux longs cheveux blonds me recueillit, elle s'appelait Elisara Heurtesoleil. Elisara décida de m'élever comme sa propre fille, au grand dam de son amant le Seigneur Saltheril, le propriétaire des lieux, qui lui ne se sentait pas du tout une âme de père.

Je grandissais ainsi paisiblement, je ne manquais de rien, de grandes réceptions et des fêtes étaient organisées presque tous les jours au Havre du seigneur Saltheril. J'y ai vécu les plus belles années de ma "courte" existence, dans l'insouciance la plus totale, et Dame Elisara est devenue à la fois une mère et une grande amie pour moi. Mais cela ne pouvait pas durer...

Au cours de mon adolescence, je me suis vite rendue compte que j'avais certains dons... En effet, à plusieurs reprises, j'avais réussi à sauver de petits animaux d'une mort certaine : un bébé lynx qui avait été mortellement mordu par un brumoptère, un faucon-dragon qui avait eu les ailes arrachées par ce même lynx quelques années plus tard, et encore d'autres animaux blessés, que j'avais guéris simplement en les caressant ou en les prenant dans mes bras... Ou quand je me coupais sur les rosiers du Havre, ou que je trébuchais, mes blessures cicatrisaient anormalement vite... Je sentais alors la lumière du Soleil pénétrer mon corps, et le réchauffer, et l'illuminer des caresses de ses rayons, d'une façon presque sensuelle. Quand son pouvoir entre en moi, je me sens si bien...

Au fur et à mesure que je grandissais, j'arrivais de mieux en mieux à canaliser toute cette énergie qui me rendait si euphorique, et on amenait de plus en plus de blessés au Havre qui souhaitaient que je les soigne de mon toucher guérisseur ; souvent des blessés de chasse, ou des victimes des affreux Trolls des environs. Le Seigneur Saltheril voyait cela d'un très mauvais œil, ne désirant pas voir son havre transformé en hôpital et ses fêtes gâchées par ces "vulgaires bûcherons", comme il aimait appeler les Forestiers. Cela déclenchait souvent des disputes entre lui et Dame Elisara...

Puis quelques jours après mes 120 ans, j'appris la nouvelle qui allait changer ma vie. J'étais déjà exaspérée par ces disputes incessantes entre ma mère et Saltheril, mais celui-ci décida d'enfoncer le clou : il m'apprit que je n'étais pas la fille naturelle d'Elisara et que mon nom était en réalité Sol'Arÿn. Profondément attristée, je décidais de suivre ses "conseils" : il souhaitait depuis plusieurs années que j'entre au Temple de Haut-Soleil pour enfin se débarrasser de moi pour que je puisse développer mes talents de guérisseuse, bien sûr !

Arrivée sur l’Île de Haut-Soleil, je me retrouvais dans une ambiance bien différente de celle que j'avais connue auparavant. Bien plus austère ! Peu importe, il fallait que j'aille jusqu'au bout de mes idées, et je devenais donc sœur prêtresse au Temple. Amenant ma philosophie de la vie et ma joie de vivre avec moi, je me fis rapidement de nouveaux et nouvelles amies, et les jeunes prêtres et prêtresses du Temple devinrent les frères et sœurs que je n'avais jamais eues. Je ne pouvais pas en dire autant de mes supérieures et je ne compte plus les fois où je me suis faite ramener à l'ordre par la Matrone Arène parce que je ne respectais pas le protocole...

Même si je ne me suis pas assagie pendant ces années, je dois reconnaître que j'ai appris beaucoup de choses, et que j'ai considérablement développé ce qui fait aujourd'hui ma force : la Foi dans la Lumière. La Matriarche Liadrin est devenue un modèle à suivre pour moi, un modèle de vertu et de ténacité. La Lumière a ainsi pris une place de plus en plus prépondérante dans ma vie. N'ayant jamais connu l'amour charnel, ma Foi m'a permise en quelque sorte de combler ce vide et je ne me sens jamais aussi vivante que lorsque la Lumière intègre à la fois mon corps et mon esprit...

Inannä a écrit:6 ans. 6 longues et pénibles années se sont écoulées depuis ce terrible jour que les nôtres n'oublieront jamais... Oui j'étais insouciante, mais je savais qu'au delà de nos frontières au sud, de sinistres événements avaient lieu. On ne s'en doutait pas encore, mais les événements qui allaient suivre feraient passer la guerre contre les Trolls et les Orcs pour de la rigolade en comparaison. En quelques rares occasions, des nouvelles parvenaient à traverser les murs du Temple, et nous savions que les royaumes humains sombraient sous la puissance d'êtres maléfiques. Pourquoi n'avons-nous pas agi alors qu'il était encore temps ? Pourquoi n'ai-je rien tenté ??

Ah ! Nous nous sentions si loin de tout ça, si bien à l'abri derrière nos murailles infranchissables... Et puis il est arrivé. Ce Fléau. La résistance héroïque mais vaine de Dame Sylvanas... Trop de mes frères et sœurs ont péri ce jour-là... que je n'ai pas réussi à protéger. Mes forces m'ont quitté à un moment, alors que Lune d'Argent était assiégée... J'étais acculée. J'en garde un souvenir impérissable et une haine sans bornes envers ces monstres ! Parfois il m'arrive encore de revivre ces jours fatidiques dans mes songes. Ainsi que les longs mois qui suivirent, où je me suis attelée à soigner ceux et celles qui parmi les nôtres avaient survécu à la catastrophe, et même si par miracle je n'ai pas été blessée pendant la bataille, je ne suis pas ressortie complètement indemne de cette épreuve... J'ai été marquée à vie. Et comme Dame Liadrin, je me suis mise aussi à douter de la Lumière, pour la première fois de mon existence.

Notre nation ne s'en est jamais remise. Et pire encore, notre Puits de Soleil ayant été souillé par la Liche, le Prince Kael'thas, héritier de notre Haut-Roi Anasterian Sunstrider qui était tombé contre le Fléau, préféra le détruire. Décision nécessaire bien que difficile puisque tous les survivants furent impactés par cette perte... Les plus vieux, les nouveaux-nés, et les plus fragiles d'entre nous moururent sans que l'on ne puisse rien y faire. Et les autres... nous n'étions plus que l'ombre de nous-mêmes, anéantis psychologiquement et physiquement. J'avais perdu ma Foi en la Lumière, je n'arrivais plus à guérir personne. Je ne mangeais plus. Je me suis alors intéressée à l'herboristerie afin de trouver quelque source de soulagement, pour moi ou mes compatriotes en souffrance.

Notre Prince nous avait laissé un peu d'espoir en nous promettant de trouver une solution, avant de partir pour Lordaeron. Nous étions des Sin'dorei à présent, en hommage à tous nos frères et sœurs tombés pendant et après la bataille, et nous allions renaître de nos cendres... Peut-être ? Personnellement j'avais à ce moment-là peu de certitudes en un avenir meilleur, mais je me remis au travail à l'image de notre désormais Régent Lor'themar Theron. J'avais confiance en lui, un Elfe simple mais déterminé, un ancien Forestier qui ne reniait pas notre héritage Quel'dorei et pensait sincèrement que l'on pouvait se relever et tout reconstruire. En tant que Prêtresse, je me suis affairée à recréer un semblant de temple avec les autres prêtres et prêtresses survivants. Ensemble, nous nous serrions les coudes et nous sommes à nouveau tournés vers la Lumière. Tous les jours, nous méditions ensemble, déterminés à surmonter notre dépendance à la magie. Bientôt, d'autres suivirent notre exemple même sans affinité aucune avec la Lumière.

Puis Rommath, un magistère envoyé par le Prince, fit son apparition aux côtés de notre Régent. Je me défiais déjà des mages à l'époque, préférant de loin la compagnie joviale des Pérégrins. J'allais bientôt savoir pourquoi. Alors oui, les premiers temps furent heureux. Rommath nous enseigna comment satisfaire notre manque de magie en ponctionnant des créatures ou objets magiques. Alors oui, j'avoue avoir été séduite au début et j'ai moi-même ponctionné quelques artefacts, révulsée à l'idée de faire du mal à un être vivant. Les choses étaient plus faciles, je recouvrais beaucoup plus vite mes pouvoirs de guérisseuse. Nous nous sommes lancés dans une vaste campagne de reconquête de notre territoire. Avec succès, nous avons terrassé les derniers restes des armées du Fléau, repris les Terres Fantômes, rebâti Lune d'Argent. La rançon du succès fut la gangrène dont témoignent encore nos yeux devenus vert émeraude. Car petit à petit, sans que l'on ne s'en rende vraiment compte, de plus en plus de nos concitoyens se sont mis à ponctionner des créatures et des artefacts démoniaques envoyés depuis l'Outreterre.
Avec ces créatures nous arrivaient aussi des bribes de rumeurs de l'Outreterre de ceux qui avaient suivi Kael'thas, à propos de son alliance avec Illidan, le traître Kal'dorei qui s'était tourné vers la Légion Ardente...

Je commençais à me méfier sérieusement, et je n'étais pas la seule. Plusieurs citoyens et citoyennes se sont mis à remettre en cause publiquement les choix du Régent et du Grand Magistère, qu'il s'agisse de notre trop grande dépendance aux nouvelles énergies démoniaques ou de notre récent rapprochement avec les Réprouvés de Sylvanas Coursevent et la Horde. Cette "horde" qui nous avait massacré 20 ans plus tôt...
Pour ma part, je comprenais les arguments des uns et les autres. Lor'themar avait fait ce qu'il pouvait pour redonner à notre peuple sa gloire passée, et les Réprouvés nous avaient beaucoup aidé sur les Terres Fantômes ; après tout ils étaient pour la plupart d'anciens Haut-Elfes comme nous. Mais en ce qui concernait la magie, j'étais plus mesurée. Les Déshérités étaient une preuve que l'on ne pouvait pas se fier complètement à la magie, et je n'aimais pas du tout le tournant démoniaque que prenaient les événements à la Flèche de Solfurie.

Aujourd'hui, les magistères assoient de plus en plus leur pouvoir sur Lune d'Argent et on constate une vague de répression sur les dissidents qui s'opposent aux décisions prises. Les rebelles sont soit chassés de Quel'thalas, soit emprisonnés, soit mystérieusement convaincus, ou ont tout bonnement disparu de la circulation. Je ne comprends plus rien. Je ne comprends plus ni les agissements de notre Régent, ni ceux de Dame Liadrin qui est finalement revenue pour puiser son énergie dans une créature mystique appelée Naaru et a créé un nouvel ordre de soldats, les Chevaliers de Sang. Ce ne sont pas des Paladins. Ils ne servent pas la Lumière mais l'asservissent. Ils font partie de ces Sin'dorei prétentieux qui crachent sur les autres castes et servent le pouvoir en place avec zèle.

Pourquoi une telle répression politique ? Qu'est ce que cela cache ? Je crains le pire.

Inannä a écrit:Il y a quelques mois, j'ai fait la connaissance de Dame Sertinä, une espionne haut-elfe de talent qui, tout aussi révoltée que moi par la direction prise par nos dirigeants, m'a convaincue d'entrer dans la lutte. Une lutte contre la dictature, une lutte pour nos Anciens, une lutte contre le mal, une lutte pour que Quel'Thalas redevienne enfin ce qu'elle était avant : un havre de paix et la gardienne d'Azeroth contre la Légion Ardente.
Bien que toujours espionne de Lune d'Argent, le Grand Magistère Rommath n’emploie jamais ses services car la non dépendance au mana de Sertinä ne la rend pas aussi influençable que les autres Sin'dorei. Se méfiant donc de ce nouveau gouvernement dirigé par les pantins de Kael'thas - le trio Lor'themar, Rommath, Halduron - , Sertinä enquêta toute seule et découvrit l'alliance démoniaque du Prince avec Illidan et Kil'Jaeden.
Ensemble, nous tentâmes alors de révéler ce secret à toute la capitale mais au même moment, l'Ordre des Chevaliers de Sang Solfurie fit son apparition et devint la nouvelle élite de Lune d'Argent.

La force et le nombre de ces Chevaliers étant bien trop élevé, nous décidâmes d'agir dans la clandestinité en créant notre organisation, l'Ordre du Soleil Nouveau, afin de mieux lutter, libres de toute forme de dépendance, contre l'influence démoniaque qui se faisait de plus en plus présente au sein même de nos murs.
Le Concile est composé des plus éminents membres des grandes Maisons nobles thalassiennes, et sans grand étonnement, toutes ont été séduites par la magie offerte par notre félon de Prince ! Et la Matriarche Siana, de la Maison Celwë Belore et fidèle partisane de Rommath, est sans aucun doute la pire de toutes... Celle-là excelle dans les complots en tous genres et ne reculerait devant rien pour asseoir son pouvoir sur Lune d'Argent !

Heureusement, dans notre lutte, nous avons trouvé un allié de taille. Il s'appelle Sioun, c'est un paladin à demi-humain et quand il est là j'ai l'impression que la Lumière des étoiles vibre avec lui. Je crois qu'après notre rencontre d'hier soir, il n'a pas laissé Sertina indifférente non plus. Comment lui en vouloir ? Après tout il est charmant, courageux, un poil téméraire, et n'a pas sa langue dans sa poche, ce qui nous change de tous ces bonimenteurs à la langue de bois !
Sioun connait un autre paladin, Aelarion, un noble héritier de la Maison Haut-Soleil qui se proclame Clairvoyant parmi les Clairvoyants. Il pense qu'on peut le rallier à notre cause contre les autres Maisons Sin'dorei. Cela nous serait vraiment d'une grande aide !

Inannä a écrit:L'Ordre du Soleil Nouveau est enfin sorti de la clandestinité !!
Nous sommes désormais le premier parti politique progressiste non issu de la noblesse à siéger au Concile !
Et cerise sur le gâteau, c'est moi, Inannä Sol'Aryn, qui serait la Conseillère représentant l'ODSN !

Tout ceci a été rendu possible grâce à aux efforts conjoints de notre Ordre et de la Maison Haut-Soleil. Nous avons pu renverser la Consule Siana et elle sera bientôt jugée pour l'ensemble de son oeuvre. ENFIN ! UNE NOUVELLE ERE COMMENCE !

Mais il nous faut avant tout rester sur nos gardes, rien n'est jamais acquis dans ce monde. Siana a encore beaucoup d'ami.e.s et d'influence à Lune d'Argent. Aelarion Haut-Soleil est devenu le nouveau Consul mais nous allons devoir le surveiller... Certes c'est grâce à lui et à son armée si nous siégeons aujourd'hui au Concile, mais il n'a pas été élu. Et il reste un noble, avec toute l'ambition qui accompagne son titre. Quand la situation deviendra plus stable, de nouvelles élections devront avoir lieu, et nous y veillerons avec mes fidèles partisan.e.s.

D'ailleurs notre organisation s'est bien développée. Nous nous sommes agrandis et beaucoup de gens adhèrent aux valeurs que nous représentons. Sioun nous a rejoint également (à moins que ce ne soit pour se rapprocher de Sertina... ils filent le parfait amour ces deux-là...). La taverne que nous avons créée à Brill, "Au Soleil Eternel", fonctionne du tonnerre et nous y accueillons des voyageurs venus de tout Azeroth. Nous contribuons ainsi à détricoter l'image négative des Sin'dorei au sein de la Horde. Une image de nombrilistes insouciants et xénophobes enfermés dans leur capitale.
Oui ! Nous allons non seulement changer Lune d'Argent de l'intérieur en donnant plus de pouvoir et de moyens de s'exprimer au peuple thalassien, mais nous multiplierons aussi les alliances et les événements avec les autres factions de la Horde, qu'elles soient réprouvées, orques, taurènes ou trolles !

Une page se tourne et je sens plein de bonnes énergies cosmiques pour l'avenir.

Sertinä a écrit:Je suis si heureuse mes sœurs !

L'heure est venue pour moi de me ranger, je ne veux plus combattre ou rentrer dans la politique.

Je veux fonder une famille, refaire ma famille.

Inannä saura vous guider.

Je ne vous abandonne pas, mon cœur est avec vous et je viendrai vous voir souvent.
De même que je serai toujours là lorsque vous aurez besoin d'aide.

Je vais partir pour Dalaran, mes parents voulaient que je m'y installe, je vais leur faire pour une fois honneur, les mages sont toujours prêts à m'y accueillir.
Lune d'Argent est toujours baignée dans le sang, rien n'a changé, la folie du pouvoir la contrôle toujours à mon plus grand regret.

Les chatons que vous avez reçus sont synonymes de ma renaissance.

Un étrange mal m'envahit. Pourquoi ?
Mon bonheur ne serait-il qu'une illusion ?

J'ai peur...

Inannä a écrit:Sertinä, mon amie, ma sœur...
Cela fait maintenant 2 mois que tu as disparu.

Après avoir trouvé ta lettre, avec Sioun nous avons remué ciel et terre pour te retrouver. Nous avons fouillé Dalaran et ses alentours, sans succès. Nous avons beaucoup pleuré, tous les deux.
La tristesse de ta perte et les recherches que nous avons mené nous ont beaucoup rapproché lui et moi.
Nous sommes tombés amoureux. Je crois que je l'aimais déjà avant ta disparition. Mais je m'étais effacée pour laisser votre amour s'épanouir. Et puis j'ai toujours pensé que l'amour de la Lumière me suffisait. Du fait de mon appartenance au très traditionaliste Temple de Haut-Soleil, j'avais fait vœu de chasteté.
Sioun n'est pas la Lumière, mais il est MA lumière. Et je l'aime. J'ai remis en cause nombre de mes croyances avec lui, et je me sens plus épanouie que jamais à ses côtés.
J'écris tout ceci pour que tu comprennes que je n'ai jamais voulu te le prendre ; notre rapprochement s'est fait tout naturellement depuis ta disparition. On envisage même de se marier.

Du côté politique, nous sommes en train de faire pression sur le Consul Aelarion et son influence faiblit. De nouvelles élections vont être organisées et je vais me présenter. Nos idées démocratiques commencent à porter leurs fruits. D'autres organisations roturières se présentent également. Les Solfuries ont été définitivement vaincus à Quel'Danas. Bref... on a gagné Sertinä. Et je regrette que tu ne sois plus là pour y assister...

Mais je t'avoue que Lune d'Argent commence à me désintéresser profondément. Il y a déjà des rumeurs inquiétantes en provenance du Norfendre à propos du Roi Liche. Je pense que nous devons nous y préparer.
Il va falloir que la Horde et l'Alliance cessent leurs hostilités et s'unissent à nouveau pour en finir avec cette menace. Ce devrait être la priorité absolue.

Où que tu sois, Sertinä, je pense sans cesse à toi, et je m'efforcerai de poursuivre ton oeuvre jusqu'à mon dernier souffle. Je te le promets.

Azeroth Times a écrit:
De l'OSN à la Confrérie Eternelle - Entretien avec Inannä

Peu de temps après avoir lu la fameuse déclaration envoyée par la Sin'dorei à tous les leaders d'Azeroth, j'ai décidé de rencontrer Inannä afin d'en savoir un peu plus sur cette confrérie, ainsi que sur ses projets. C'est à son ambassade récemment achevée, non loin de l'entrée de Lune d'Argent, capitale des Elfes de sang, que la fameuse et chaleureuse prêtresse m'a reçue.



L.L.: Bonjour Inannä ! Encore merci de me recevoir si vite dans votre nouvelle base secrète ! *rires*
Alors tout d'abord, est-ce que vous pourriez vous présenter très brièvement pour ceux de nos lecteurs qui ne vous connaissent pas encore ?

Ina : Parfaitement ! Je m'appelle Inannä Silverblade Sol'Arÿn, je suis née et j'ai grandi dans la province de Quel'thalas, jusqu'à devenir Soeur du très conservateur Temple de Haut-Soleil et jusqu'au triste évènement qui marqua notre peuple à jamais. Je me suis alors consacrée corps et âme, nuits et jours, à sauver ceux qui pouvaient encore l'être... avec plus ou moins de succès. *silence* Puis je suis entrée au Temple de Solfurie, à Lune d'Argent, afin de parfaire mes dons de guérison. C'est à peu près à cette époque que j'ai fais la rencontre de Sertinä Mer'Enrewen, une ancienne espionne au service de Rommath. C'est elle qui, la première fois, m'a mise au parfum sur la tournure inadmissible que prenait le règne de Kael'thas. Ensemble nous avions donc formé l'Ordre du Soleil Nouveau, dans le but de nous opposer au gouvernement en place et d'éclairer notre peuple sur les intentions du Prince.

L.L.: ... Ce qui n'a pas dû être facile, vu l'écrasante majorité de pro-Solfuries qui détenaient des postes importants au gouvernement et siégeaient au Conseil de Lune d'Argent.

Ina : Non, en effet. Au début nous avons été obligés d'agir clandestinement afin de protéger les membres de notre ordre. Heureusement, nous avons trouvé de précieux alliés qui partageaient notre point de vue et qui nous ont aidé à devenir plus importants. Puis le jour où Aelarïon s'est emparé du Conseil par la force, s'autoproclamant Consul, nous sommes sortis de l'anonymat. Nous ne l'avons pas rejoint, car nous étions opposés à une telle prise de pouvoir, qui aurait dû être poussée par le peuple, et non par un groupe militaire, comme ce fut le cas. Au lieu de ça, nous avons choisis de parcourir les grandes capitales de la Horde et de l'Outreterre pour annoncer la vérité sur Kael'thas partout où on serait entendus.

L.L.: Vous étiez donc déjà ouverte sur le monde et les autres peuples, à ce moment là. Comment cela vous est venu ?

Ina : Eh bien, je pense tout simplement que pour changer, pour devenir meilleurs, nous avons besoin des autres. Le regard des autres est très important, car nous existons à travers lui. Et notre peuple était déjà trop mal vu de par le monde, y compris même par nos propres alliés de la Horde. Il était temps de leur prouver à tous que nous apprenions de nos erreurs et que nous savions changer, que nous n'étions pas tous ethnocentriques. C'est aussi ce qui m'a motivée dans la création de ma taverne à Brill, le Soleil Eternel.

L.L.: Alors que tous continuaient à se terrer dans votre grande et somptueuse cité... On a dû vous taxer d'idiotie ou de folie, non ?

Ina : Ce qui m'a le plus blessée au début, de la part de la population locale, c'est le racisme. Bien que dans le cas des Réprouvés il s'agissait plutôt de xénophobie. Mais cela était dû à l'ignorance, ignorance dont nous étions de toute façon coupables à force de ne rester qu'entre nous. Plus le temps passait, plus ils commençaient à nous accepter avec davantage de facilité. Tant et si bien que je m'y suis fais des clients fidèles, mais aussi des amis, de toutes les races.

L.L.: En parlant de votre taverne, pourquoi l'avoir déménagée à Cabestan, si vous étiez si bien à Brill ?

Ina : Pour plusieurs raisons qui menaçaient la sécurité de ma clientèle. Il y a eût les nouvelles attaques du Fléau, lancées par Arthas, et la proximité des Maleterres, sa plus puissante base en Lordaeron, en est une. Puis il y eût le retour de Varian Wrynn au trône de Hurlevent, lui qui était porté disparu revenait, avec une haine renouvellée envers la Horde. Cela présageait de prochaines attaques sur Fossoyeuse et Tirisfal depuis les bastions humains de Hautebrande. Enfin, j'étais au courant, grâce au réseau d'informateurs de mon ordre, qu'un complot se tramait dans les sous-sols de Fossoyeuse, mais nous ne savions pas alors s'il s'agissait de simples rumeurs ou si la trahison était déjà en marche. J'ai préféré prévenir que guérir... et j'ai eu raison.

L.L.: Vous n'avez pas fait que changer de taverne, vous avez aussi changé vos couleurs. Pourquoi avoir mis un terme à l'Ordre du Soleil Nouveau, alors que vous aviez réussi à devenir Conseillère de Lune d'Argent ?

Ina : Disons que j'ai compris certaines choses... Le but de mon ordre était d'amener notre peuple vers la démocratie, mais j'ai fini par comprendre qu'il n'était pas encore assez sage et éclairé pour arriver à ce système politique. Et puis, certaines personnes tiennent trop au pouvoir pour l'abandonner. L'ère des complots et des intrigues n'est pas encore finie.

L.L.: Cela signifie-t-il que vous abandonnez aussi votre siège au sein du Conseil de Lune d'Argent ?

Ina : En aucun cas ! J'ai envie de rester à l'écoute de mon peuple, et c'est pour cela que je compte bien garder ma position, qui est une position privilégiée pour ça. Tout comme je continue d'être Grande Prêtresse de Lune d'Argent, et que je continue d'enseigner à mes jeunes Frères et Soeurs du Temple. Mais ces activités n'ont plus rien à voir avec ma nouvelle confrérie.

L.L.: Justement, parlons-en de cette étrange confrérie. Comme bien d'autres, j'ai pu lire la fameuse déclaration que vous avez envoyé aux dirigeants des principales factions d'Azeroth, mais pourriez-vous nous expliquer plus clairement, pour les moins lettrés d'entre nous, quel est son but ?

Ina : Bien sûr. *sourire, charmant d'ailleurs* J'ai fondé la Confrérie Eternelle afin de lutter contre toute forme de mal et d'injustice à travers le monde. Nous oeuvrons pour que chacun puisse avoir droit au bonheur et à la liberté, qui sont des valeurs fondamentales et universelles. Et nous espérons diffuser par nos actions un message de paix entre les peuples.

L.L.: La paix entre les peuples... N'est-ce pas une idée utopique dans un monde aux cultures et aux histoires si opposées ?

Ina : Justement pas si opposées que ça. Aussi loin que l'on remonte, on constate que chaque peuple a commis son lot d'erreurs, et ce sont ces erreurs qui leur ont permis d'avancer... ou de s'éteindre. Aujourd'hui, nous subissons tous les conséquences des erreurs commises par le passé, nous en avons tous fait les frais, et des soldats se battent en Norfendre, à l'heure où nous parlons, tous dans le même but de vaincre le Fléau une bonne fois pour toutes. A l'heure actuelle, pouvons-nous nous permettre de juger l'ensemble de l'espèce humaine pour les erreurs d'Arthas ? De la même façon, les Sin'dorei ou les Quel'dorei doivent-ils être tous haïs pour le mal causé par Kael'thas ? Les Orcs doivent-ils être exterminés, pour satisfaire ceux qui se rappellent de Ner'zhul ou de Gul'dan ? Et les Trolls, rejetés, parce que certaines tribus sont anthropophages ? J'en passe, et des meilleures. *soupir* Allons bon... certaines causes sont au-dessus de toutes ces idées préconçues, et méritent qu'on se batte tous ensemble pour elles.

L.L.: ... Mais les éternelles querelles et les conflits interfactions se poursuivent, même en Norfendre. Est-ce à cause de ces déceptions que vous avez décidé de vous libérer de l'autorité de la Horde et de devenir une faction neutre et indépendante ?

Ina : Oui, en grande partie. Je pense que nous serons plus rapides et plus efficaces en agissant de notre propre chef, plutôt qu'en passant par la voie diplomatique et en attendant que nos dirigeants se décident enfin à agir et à faire le premier pas. Nous espérons montrer l'exemple, et être imités par la suite, petit à petit, et un jour qui sait nous serons assez nombreux à vouloir la paix pour être enfin écoutés et exhaucés.

L.L.: C'est donc votre grand projet, la paix entre les peuples ?

Ina : C'est un rêve qui j'espère deviendra réalité. Mais nous serons sans pitié pour ceux qui méprisent la vie. Je pense que chacun des peuples composant la Horde et l'Alliance peut s'apporter beaucoup mutuellement. Mon projet, ça a toujours été l'union. Unis, nous pourrons faire face à n'importe quel ennemi menaçant notre planète, et réussir là où même les Dragons ont échoué.

*sourires*

L.L.: C'est tout le mal que je nous souhaite ! *rires*
En tout cas je vous remercie, Inannä, d'avoir répondu à mes questions et je vous souhaite une bonne continuation dans l'accomplissement de vos projets avec et en dehors de la Confrérie. Au plaisir de vous revoir.

Ina : Merci à vous ! Au revoir !

Pour Azeroth Times, édition II-221208, by L.L.